[Libre] Cache-cache ?

Elle était arrivée là et depuis n'avait pas bougé. Coppélia s'était endormie. Elle se souvenait juste d'avoir fermé les yeux, bercée par la voix si douce de son "père". Elle n'avait pas rêvé. Elle ne savait pas vraiment ce qu'un rêve était, mais on lui avait un peu expliqué. C'était comme... comme... elle n'avait jamais su comparer le rêve à ce qu'elle connaissait. Mais elle ne connaissait pas grand chose, ça, il fallait l'admettre. Alors, quand elle s'était éveillée là, dans un endroit qu'elle n'avait jamais vu, elle avait eu peur, mais elle n'avait pas crié. Elle n'avait pas bougé. Sans duote viendrait-on bientôt la chercher. Oui, on viendrait. Coppélia ne comprenait pas, encore une fois. Mais elle ne savait pas ce qu'était ce lieu. L'arbre auquel elle était adossé lui faisait mal. Un moignon de branche lui blessait le bas du dos, mais elle n'en avait cure. De toute façon, on viendrait bientôt la chercher. Oui, on viendrait.

Alors elle restait là, dans un demi-sommeil. Un sourire mélancolique semblait dessiné sur son visage, et sa tête pendait, son menton touchant presque le haut de sa poitrine. Elle n'avait ni froid, ni faim, ni envie de quoi que ce soit. Elle pouvait rester là des jours et des jours sans problème. On viendrait la chercher bientôt de toute façon. De quoi d'autre avait-elle donc besoin ? Elle redressa brusquement la tête. Elle avait cru entendre... mais elle avait seulemnt cru. Aucun autre craquement ne suivit. On ne venait pas encore la chercher. Elle soupira, et se releva lentement. Peut-être était-ce un jeu ? Peut-être devait-elle retrouver son "père" elle-même. Oh oui ! C'était un jeu si drôle auquel ils avaient si souvent joué tous les deux. Oui, voilà. C'était un jeu. Lorsqu'elle le retrouverait, elle aurait le droit de le serrer dans ses bras. Oh... pas trop fort. Pas jusqu'à... le tuer.

Un sourire bien plus joyeux remplaça le précédent, et elle s'enfonça dans la forêt. Coppélia observait avec attention tout ce qui l'entourait. Les cris des oiseaux l'enchantaient. Qu'ils étaient doux. Si doux. Elle trottinait, n'ayant plus aucunes inquiétudes. Elle le retrouverait bientôt, elle était si douée à ce jeu ! Elle n'avait pas de souci à se faire, non. Jamais. Un nouveau craquement la figea. Il était là. Elle l'avait trouvé, il n'était vraiment pas doué pour ce cacher. Un rire lui échappa, et lorsqu'une ombre émergea de derrière un arbre, elle lui sauta au cou en le laissant déferler.

"Trouvé !"

Coppélia se détacha vivement de l'humaine qu'elle avait prise pour son "père". Elle recula doucement, ne la quittant pas des yeux, dans une attitude plus ou moins méfiante. Néanmoins, elle n'avait pas été conçue pour être timide, aussi cette méfiance devait-elle bien vite s'envoler. Seulement, l'absence de son "père" et sa soudaine solitude n'allait pas encourager sa sérénité à revenir. Elle était une ratée après tout, elle n'agissait pas exactement comme tous les virtuels et cela résultait sans doute du fait qu'il, que son créateur, lui avait insuflé trop de ses pensées humaine. Trop des particularités de cette femme qu'il avait voulu recréer. Parfois, elle ne se sentait plus comme une "chose" mais comme quelqu'un fait de chair et de sang. Quelqu'un capable de sentiments aussi naturellement que tout être humain. Parfois, elle ressentait cela. Et ce qui lui faisait mal c'était que dans le même temps elle avait parfaitement conscience de son statut de virtuel, d'être doté d'une vie qui ne lui était pas entièrement propre, d'une vie recréer. Elle était capable de ressentir bien plus de sensations qu'un être humain, mais pas de sentiments. Coppélia souhaitait pourtant avidement connaître ce genre de chose, et on s'était servit de cela pour l'obliger à tuer. Parce-que plus elle pensait aimer, et plus elle était mortelle pour celui ou celle qu'elle appréciait.

Désolé. Quel était ce mot ? Elle n'en connaissait pas encore la signification. Avait-il un sens partculier ? Il n'était sans doute pas très important puisqu'elle n'en connaissait pas la signification. Peut-être devait-elle le demander. Peut-être cette jeune femme avait-elle été envoyé pour la ramener chez elle ! Oui, c'était peut-être ça ! Et maintenant, elle lui apprenait de nouveaux mots, pour parfaire son apprentissage. Oh, son "père" était si attentioné ! Son sourire reprit sa place sur ses lèvres, et elle s'avança pour prendre la main de la jeune humaine. TUER. Elle recula brusquement, le souffle coupé, les yeux ecarquillés. Non, elle n'avait rien entendu. Rien du tout. L'humaine lui adressa la parole de nouveau, et la virtuelle releva la tête, tentant d'effacer l'ordre qui s'était imprimé dans sa tête et dans la moindre parcelle de son corps. Elle se redressa, perplèxe. Ne devrait-elle pas connaître son nom, puisqu'elle était manifestement une envoyé de son "père" ?

Tu ne le connais pas ?
Alors... n'es-tu pas venu me chercher ?

Sa voix était assurée. Elle avait l'innocence d'une enfant et la tonalité suave d'une femme adulte. Il était impossible de donner un âge, en apparence, à Coppélia, tant en elle était mélangé l'enfant et l'adulte. Au Nord elle vous apparaissait telle une enfant de 8 ans, au Sud, vous la voiyez comme une belle femme d'à peine 30 ans.

Coppélia. On m'a nommé Coppélia... et toi ? Comment t'appelles-tu ?