Ailleurs : dans un vertige. [ If you have time to lose. . . Give me it. ]

- Mhh. . .

Environ l'espace de deux ou trois minutes, le temps de sortir une seringue de l'un de ses bas aux extrémités dentellées. Sourire triste, soupir las. Le bout de l'habile aiguille épongea l'élixir intense hors du fragment de coton qui le contenait. Elle se laissa monter au paradis, le liquide se répandait si rapidement dans ces veines bleues et détestables, visibles à travers sa prore chair blanche. Sentiment haineux vis à vis de ce monde, prête à n'importe quoi pour se casser d'ici, comme la plus part des personnes qui hurlaient à l'autre côté de cet entrepôt qu'elle croyait pourtant quasi désert. Des cris d'appel au secours, de ressaisissement et/ou d'alerte. D'autres semblaient être à cet endroit depuis plusieurs jours étant donné qu'il étaient les seuls à parler calmement. Peut être trop calmement, songea t - elle. Il n'y avait pas un chat. Pas un pas. Pas un rat, pas une poule et encore moins quelqu'un. . .

Il faisait nuit noire. A travers une vitre de fenêtre brisée et sale, on observait facilement un pan de la Lune. Cet astre qui inspire les poètes, qui les excite, qui les nourrit. Cassi roula des yeux. Et, en ramenant ses genoux sur sa poitrine, elle tenta de se rassurer. Seule, devenir folle. Non, non. Eveillée ici on ne sait par quel moyen, ya de quoi flipper, bordel ! Sans doute s'était - elle couchée beaucoup trop tard pour sortir de son sommeil trop tôt. Le temps passa durant quelques secondes. Comprenez, faut toujours un instant propice au massacre dans une nouvelle fantastico - dramatique. Non sérieusement, au fond, l'incconnu ne l'effrayait pas. Ce qui paraissait étrange, et je suis sûre qu'en vous mettant à sa place vous éprouveriez pareilles sensations désagréables, cette immonde noeuds à l'estomac qui vous fait vomir vos tripes. Affreusement dégoutée par vos actes, vous vous souvenez par la suite que c'est cette boule la seule coupable, enfant de vos entrailles. Sang de votre sang, progéniture de votre stress. Cassi' afficha dès lors un air absent, portée aillleurs provisoirement. Sa main squelettique détendit son étreinte, et les fins doigts autorisèrent la piqûre à chuter sur le sol, en un bruit aigu et bref. Adossée au mur, son regard se trouva différent.

* Pathétique. *

Femme de joie à l'abandon, elle patientait tandisqu'elle revenait face à la vie. L'avis. La drogue e(s)t elle. Distinctes et pourtant si proches. La jeune femme secoua vivement la tête puis se redressa, titubante. A vrai dire, elle sort d'une sacrée dose. Cette dernière estompait par ailleurs ses derniers effets. Un brume épaisse dehors, comme lourde de reproche elle dansait lentement autour des nuages de façon à leur appartenir. A travers ses paupières légèrement entouverte elle ne portait son attention que sur cette putain d' soif de liberté. Poupée de porcelaine au coeur brisé, fallait la comprendre. Désillusionnée, n'immporte qui se serait foutu d'elle, mort de rire, il aurait hurlé qu'elle avait l'aspect de porter tous les malheurs du monde sur ses épaules. Gosse de riche, il aurait craché à côté en la trouvant hideusement égoïste ou trop prétentieuse.

- ET POURTANT , MERDE, POURTANT.

Sa voix se porta jusqu'au plafond. Elle résonna un temps puis s'éloigna tandisque Cassinelle, douce Colombine déchue essayait de se tenir de bout, grâce au mur derrière elle sur lequel elle prenait appui. Vertiges. Ses pas tremblants la menèrent vers cette lucarne assez conséquente. La brise fraîche vînt fouetter son visage et irrita ses joues afin de leur donner une petite teinture pourpre. Elle respira à plein poumon, commençant à se remplir intégralement d'un air que la britannique éspérait pur. Mais on s'en foutait, il l'était puissance dix mille à ses yeux.
Toujours personne ici. Proche de la vitre crasseuse, elle y déposa la main. En Inclinant sa tête, elle fut prise d'une axieuse mélancolie qui la rendit d'autant plus perplexe : Rien, de ce paysage nocturne, Cassinelle ne parvenait pas à identifier le cadre extérieure.

*Deubeul shit sur toute la ligne here. *

La peur et le stress se propagèrent à nouveau en elle. . . Sa tête se mit à lui tourner, son ouïe à se troubler. Elle s'affaissa sur le goudron humide et glacé. Prise d'un haut le coeur, elle se pencha en avant et se mit à vomir de la bile et du gin. De la sueur perla sur son front, puis, vinrent les larmes amères qui secouèrent tout son corps, comme la toux d'une poitrinaire. Elle n'était pas malade. Elle n'était pas nerveuse. Effrayée quoi, la rengaine perpétuelle et chiante. Comme toujours, comme toujours. . . Alors elle se crispa, là, inclinée sur le sol, à quatre pattes, partagée entre l'envie de s'en aller pour retourner vers " l'avant " ou celui d'affronter tant bien que mal le présent. Elle passa son regard par dessus son épaule, vers le fragment déshydraté. Elle dégobilla à nouveau. Et puis enfin quoi elle pleura silencieusement. " A s'en extasier seule, à s'en briser les ailes "

* Ca me tuera putain. ça me tuera. *