Etrange réveil

Un léger battement de cil avant qu’Ayumi n’ouvre la tête. Elle poussa un gémissement, elle avait mal à la tête. Elle posa ses mains sur ses cheveux, derrière la tête. Elle sentit une petite bosse, sûrement cela venait-il du coup qu’elle avait reçu avant de s’évanouir. Elle ne se rappelait plus très bien, elle était dans cette rue en train de rentrer chez elle après avoir aidé le professeur puis plus rien… Elle poussa un soupir avant de regarder sa main qu’elle venait de retirer de sa bosse. Quelques tâches rouges avaient coulées, elle devait saigner un peu. Elle poussa un soupir avant de regarder autour d’elle. Elle ne distinguait pour le moment, personne d’autre qu’elle-même. Elle frissonna légèrement, il faisait froid et elle n’était vêtue que d’un petit chemisier très léger. Un soupir passa le barrage de ses lèvres produisant un petit nuage de buée. Elle jeta alors un œil dans l’endroit où elle se trouvait et poussa une exclamation de surprise. Quel endroit étrange, c’était bien différent de tout ce qu’elle avait pu connaître à présent. Cet endroit était grand et sombre, à peine éclairée par une lampe qui grésillait au milieu du plafond de la salle. Les murs étaient noirs tout comme le sol et le plafond, il y avait bien des fenêtres mais elles étaient obstruées par du carton ou sûrement quelque chose comme ça d’après ce que pouvait comprendre la jeune femme. Le tout n’était guère rassurant. L’avait-on emmenée ici pour la tuer ? Non, sûrement pas, sinon elle ne vivrait pas en cet instant. Alors était-ce quelqu’un au courant pour son père ? À cette idée, peur et tristesse se mêlèrent à ses sentiments déjà confus agrémentés d’un soupçon de peur. Elle avait peur certes mais si on lui parlait de son père, elle ne pourrait faire semblant car, même si elle avait semblé ne rien ressentir quand elle l’eut tué, les remords lui venaient souvent en tête mais elle s’efforçait de les repousser. Elle ferma les yeux en sentant les larmes coulaient sur ses joues.

*Pourquoi est-ce que tu pleures, idiote… Personne ne viendra changer ton passé ou te sauver. Il vaut mieux que je me calme…*

Elle respira plus lentement, essayant de calmer les battements affolés de son cœur. Au bout de quelques instants, elle avait à peu près reprit le contrôle de ses nerfs. Elle regarda encore une fois autour d’elle avant de tenter de se lever. Chancelante, son premier essai se solda par une chute. Elle serra les temps et réessaya. Cette fois-ci, elle put tenir debout. Elle avançait, hésitante. Elle arriva jusqu’à la porte du hangar. Elle tenta de l’ouvrir mais rien n’y fit, elle se mit à taper dessus, à hurler mais rien ne se passa. Elle se laissa tomber à terre, dos à la porte. Elle remarqua alors une flaque d’eau un peu plus loin. Une flaque d’eau, ici, dans cet endroit clos ? Peut-être une fuite, qui sait. Curieuse de savoir, elle s’en approcha. Ses pieds en se posant sur la flaque produirent un léger son. Elle se pencha et trempa un doigt dedans. Elle se releva et regarda d’un peu plus près à la lumière. Son cri s’éleva se répercutant en écho dans l’immense endroit vide tandis qu’elle courait pour s’éloigner de cette flaque. Car au contraire de ce qu’elle avait pu penser, ce n’était pas une flaque d’eau mais une flaque de sang. Elle sentit son estomac se révulser tandis qu’elle vomissait. Son souffle était inégal à présent. Elle s’essuya la bouche à l’aide de ses petits poignets.

*Mais qu’est-ce que c’est que cet endroit? Où suis-je tombé? J’ai été kidnappé, ensuite cet endroit effrayant et maintenant une flaque de sang… C’est à devenir folle!*

Elle se tenait le ventre de ses mains pour essayer de calmer un peu son malaise. C’est alors qu’un objet tomba sur le sol dans un bruit significatif. Elle aurait parié pour un objet en métal. Elle regarda devant elle et aperçut l’objet en question. Une fourchette?

« Qu’est-ce que… ? »

Un homme qui la regardait jusqu’à présent dans l’ombre se mit à rire avant de se placer devant elle avec un air cruelle en lui désignant la fourchette.

« Cette fourchette, c’est ton arme. »

« Mon, mon arme ?! »

« Oui, tu as été envoyé sur cette île pour survivre ma jolie. Chaque personne ici présente est là pour survivre. Il y en a qui peuvent t’aider, d’autre te trahiront, ou te tueront tout de suite. Donc bonne chance et surtout n’oublie pas la règle principale : survivre! »

Ayumi sentit un frisson de terreur s’emparait de sa personne. Chaque personne serait donc capable de la tuer? Et son but était de survivre?! Quelle horreur! Elle n’allait jamais pouvoir survivre dans cet endroit de fou! Elle regarda la fourchette qu’on lui avait donnée d’un air d’incompréhension. L’homme rajouta quelques mots au passage.

« La porte va bientôt s’ouvrir, prépare-toi à vivre une grande aventure! »

Elle voulut rajouter quelque chose mais il était déjà parti accompagné de son rire moqueur. Elle attrapa alors la fourchette, son arme, et l’examina. C’était une fourchette tout ce qu’il y a de plus normale mise à part que les pointes semblaient clairement aiguisées. Elle passa son doigt dessus et exerça une petite pression avec l’objet. Une goutte de sang perla le long de son doigt. À la pensée de devoir tuer, la tristesse s’empara d’elle. Mais après tout, n’avait-elle déjà pas pris la vie de son père? Elle serait sûrement capable de tuer si c’était pour assurer sa survie. Elle poussa un soupir et se leva en repoussant une masse de cheveux violets derrière ses oreilles. Pendant ce temps, la porte s’ouvrit lentement. Elle regarda autour d’elle puis glissa la fourchette à sa ceinture, la mettre ici lui permettrait une prise en main rapide en cas de problème. Son regard clair s’attarda encore une fois sur la flaque de sang avant de se poser sur l’entrée. Alors son aventure commençait maintenant? Un soupir passa ses lèvres pendant qu’elle se dirigeait vers la sortie d’un pas lent et méfiant.

Yuki ne dormait pas. Elle n’était pas évanouie, et n’avait pas été attaqué comme beaucoup d’autres gens sur cette île. Elle se contentait de faire semblant. Etalée dans un coin sombre de la pièce, elle ne bougeait pas. Elle faisait semblant, juste semblant. Alors elle y été… L’émission commençait enfin. Cette émission si cruelle et sournoise crée par ce type qu’elle avait rencontré, Erik Vänster… Elle maudissait son père. Elle l’avait toujours haït, mais sa haine ne faisait que grandir… Il l’avait forcé à accepter l’offre d’Erik Vänster, il ne lui avait pas laissé le choix. De plus, elle avait un rôle à remplie sur cette île… Un rôle, comme les acteurs au cinéma, elle devait interpréter une autre qu’elle… Une petite fillette fragile et sensible, innocente, comme ce qu’elle pouvait laissait paraître… Quand on la voyait comme ca, c’était sûrement ce qu’on se disait… Une pauvre fillette perdue… Loin de ses parents, prête à fondre en larme… Un sentiment de pitié vous prenez les tripes. Mais c’était une grave erreur de votre pars que d’avoir pitié de cette enfant. Celle-ci vous surpassait en tout. Elle possédait une intelligence que vous n’atteindrez jamais tout au long de votre vie. Elle vous analysez en quelques selon, des vous connaissait déjà, sans même vous avoir parlez. Il suffisait d’un geste, d’un regard, d’une parole, et votre personnalité était déjà gravée dans son cerveau. Normalement, elle parlé peu. Pourquoi parler ? C’est si inutile quand on peut réfléchir… Et puis, elle avait apprit à être seul, à vivre seul, à survivre seul… mais survivre n’était autre qu’un jeu « d’enfant » pour elle. Ce n’était pas beaucoup lui demander.

Tuer, elle pourrait certes. Cela ne lui ferait aucun effet. Cette poupée de glace achèverait sa victime sans même sourciller… Aucune trace d’émotions traversant son visage pâle. Seulement voilà, elle ne pouvait pas…. Là n’était pas sa mission… Néanmoins, si elle « devait » tué, elle n’hésiterait et le ferais dans la plus grande discrétion. Sans que personne ne le vois, ne le sache, sans que personne ne sois au courant… Tel un courant d’air, une ombre. Voilà ce qu’elle était. Mais cela, vous ne le verrez ni serrez jamais.
Yuki entendit des bruits… Une jeune fille se réveillait. Elle ne bougea pas d’un poil et ne prit même pas la peine d’ouvrir un œil. Elle percevait tout, rien qu’au simple son de ses gestes, de ses pas. Elle avait mal… Elle se touchait la tête. Encore une qui avait été assommé afin d’être emmené dan cette émission… si seulement elle savait, dans quel jeu dangereux elle s’était aventurer… Tout ceci était bien réel, c’était bien l’œuvre d’une personne vil et cruel qui traiter les hommes comme des vulgaires animaux. A cet instant même des milliers de téléspectateurs été branché sur la chaîne de l’émission et la regardait, la bave à la bouche, attendant avec impatiente les coups de feu, le sang, la mort… Ils savaient pertinemment qu’ils allaient être servis. Ces personnes là dégouttaient Yuki… Ils avaient tous un petit pois à la place du cerveau et préférait rester affaler sur leurs canapé, devant la télé, au lieu de travailler… De réfléchir…

Yuki, elle ne faisait que ca. Réfléchir. Elle était d’ailleurs actuellement en train de réfléchir, sur cette jeune fille qui venait de se réveiller… La fillette pouvait entendre le murmure de ses sanglots. Elle avait quelque chose à se reprocher, c’était sûr. Elle l’entendit essayer en vain d’ouvrir la porte de l’entrepôt. Tomber sur le sol… Se rapprocher d’une flaque d’eau. Qui n’était en réalité rien d’autre qu’une flaque de sang. Déjà, il y avait déjà du sang… Elle entendit son cri strident qui aurait pu déchirer les oreilles de plus d’un. Il résonna dans l’entrepôt. Soudain, le bruit d’un objet métallique, qui tombe sur le sol… Pui la voit de la jeune fille qui se demande ce que s’est… Vint ensuite la voix dune homme qui lui explique avec moquerie sa situation, sans dire bien sûr la chose la plus cruelle de tout ce cirque : Il s’agit d’une émission et des milliers de gens sont actuellement en train de vous regarder, attendant votre mort où que vous tuiez quelqu’un… Mais ca malheureusement, elle ne le sera jamais… Pendant que la porte s’ouvrai et que la jeune fille se dirigeait vers la sortit, Yuki fit mine de se réveiller, avec un mal de crane impossible. Elle gémit un peu, en prenant sa voix de gamine.

« Ouille… J’ai… J’ai mal… »

Yuki se releva, douloureusement, ouvrit les yeux peu à peu, et fit mine d’y voir flou. Elle avança à tâtons, sa main droite toujours posé sur sa petite tête. Ses magnifiques cheveux blanc, était sale et grisâtre. Elle n’aimait pas être sale, mais il le fallait bien, pour son rôle… Yuki s’avança vers la jeune fille, gémissant de douleur. Elle regarda sa fourchette, son arme, sur sa ceinture… Yuki, elle avait reçu son arme avant tout le monde… Lorsqu’elle avait accepté le contrat. Elle avait reçu un révolver, parfaite arme pour un acteur… Mais elle avait aussi hérité d’un coupe ongle, histoire de faire semblant qu’elle n’avait pas eu de chance… Celui-ci était rangé dans sa poche, et le révolver était bien cachée sous sa robe, personne ne pouvait en soupçonner l’existence.

« Attendez-moi… S’il… S’il vous plaît »

Et voilà, c’était sa première victime, la première qu’elle allait mener en bateaux. Yuki ressentait alors deux sentiments tout à fait contradictoires : Tout d’abord, de la pitié pour cette jeune fille… Elle avait l’air jolie et sensible, elle, vraiment, pas de la comédie… Cependant, elle n’était pas nette, c’était sûr, et elle n’était pas sur cette île pour rien ! Elle avait quelque chose à se reprocher… en plus de la pitié, Yuki ressentait un poil d’excitation… Sa première « scène ». Elle allait pouvoir mettre en œuvre ses talents de manipulatrice et de comédienne. C’était la seul chose positive dans son implication avec l’émission… elle allait pouvoir bien s’amuser. Ainsi qu’approfondir sa connaissance sur le comportement des gens, sur leurs réaction… Cette jeune fille là avait-elle un cœur ?

Pendant qu’Ayumi se dirigeait d’un pas lent vers la sortie, elle réalisait bien qu’elle allait soit vers la mort, soit vers le statut de meurtrière, mais pour rien au monde elle ne serait plus longtemps dans cet endroit maudit. Et puis, elle pourrait toujours se cacher, après tout, rien ne l’obligeait à tuer. Elle devait juste sauver sa peau. De toute façon, elle avait déjà tué une fois et c’était bien assez pour elle que les remords dévoraient. Elle arriva enfin à la porte de l’entrepôt et fit son premier pas, dehors, sur l’île. Mais à peine eut-elle posé un pied sur l’herbe verte et fraîche qu’un appel retentit. La jeune femme se retourna, portant instinctivement la main à sa ceinture où se trouvait son arme, une ridicule fourchette. Elle s’aperçut ensuite que c’était une enfant seule et désespérée. La surprise la laissa sans réaction un long moment. Les personnes qui dirigeaient cet endroit étaient-elles donc cruelles au point de s’en prendre à une enfant. Celle-ci semblait souffrir d’un mal de tête, elle avait sûrement été assommée avant qu’on ne la traîne ici. Mais en plus de cette stupeur, un étrange sentiment se mêlait à ceux q’éprouvait déjà la jeune femme. Elle ne comprenait. Elle n’avait pas vu la petite fille avant que celle-ci ne se réveille. Comment, elle avait pourtant bien regardé… Elle hésita un instant, ne sachant si elle pouvait faire confiance car, en ce moment, toute personne sur cette île autre qu’elle-même pouvait très bien être un danger. Mais une enfant… Ayumi s’apprêtait à reporter son regard sur le premier paysage qu’elle voyait mais la demande de l’enfant se répéta, plus insistante. Ayumi, n’en pouvant plus, se tourna vers la petite fille et porta son regard sur elle. L’air lui manqua. Elle semblait si sale, triste et mal en point, comment pouvait-on être aussi cruel? Une larme coula sur la joue de la jeune femme qu’elle essuya rapidement. Elle pleurait, encore? Que lui arrivait-il donc? Elle secoua la tête, c’était sans doute les nerfs qui lâchaient. Ne pouvant réfréner la pitié qui la prenait, elle s’approcha de l’enfant à pas doux. Quand enfin elle arriva à côté de celle-ci, elle la prit délicatement dans ses bras avant de lui caresser doucement en lui murmurant des propos rassurants.

« Ne t’inquiète pas, tout ira bien maintenant, je suis là. Si tu veux, tu pourras venir avec moi et je te protégerais. Je n’arrive pas à croire qu’on ait pu envoyé une enfant comme toi, tu es si petite. Moi encore, je le mérite… »

Elle s’arrêta au milieu de sa phrase, étonnée de son propre comportement. Qu’est-ce qu’il lui prenait pour qu’elle raconte sa vie à une parfaite inconnue, de plus une enfant? Elle poussa un soupir en constatant sa propre bêtise. Elle avait tenu à rassurer l’enfant mais au lieu de ça, elle se préparait à lui raconter qu’elle avait commis une grave erreur par le passé. Comment gagné sa confiance ainsi? Mais il fallait la comprendre, elle ne s’était jamais retrouvée dans une telle situation et puis, cette horreur qu’elle avait commise lui pesait tellement… Un soupir passa le barrage de ses lèvres avant qu’elle n’ait un sourire tendre envers la jeune enfant. Elle lui tendit la main, un sourire amicale sur les lèvres, comme si elle avait oublié cet univers de danger qui les entourait.

« Je m’appelle Ayumi, Ayumi Asahi, j’ai dix-sept ans et toi, ma petite, comment t’appelles-tu? »

Voyant que celle-ci ne semblait pas disposée à lui répondre, elle avait sans doute peur, Ayumi s’adossa à un mur lui laissant le temps de venir vers elle. Quand elle s’aperçut que la petite grelottait de froid, elle la prit contre elle et la mit sur ses genoux. Elle s’efforça de paraître rassurante, pas vraiment à l’aise dans un tel rôle. Elle se rappela alors d’une de ses multiples nourrices, sans aucun doute sa préférée. Celle-ci la prenait souvent contre-elle et la berçait en lui chantant une chanson. Elle faisait ça quand l’enfant avait peur, ou n’avait pas sommeil ou encore, rien que pour le plaisir de voir la petite sourire en entendant sa voix. Malheureusement, Ayumi ne se rappelait pas du tout des paroles, seulement un air lointain lui revenait en tête. Elle ferma les yeux un instant, un sourire mélancolique sur les lèvres, à cette douce pensée. Quand elle rouvrit les yeux, elle sourit à la petite fille qu’elle portait dans ses bras. Elle commença à la berçait tout en sifflant une belle mélodie. Mais si elle savait au moins que l’enfant qu’elle tenait dans ses bras, serait sans aucun doute une des pièces de son destin sur cette île, s’en serait-elle au moins approchée? C’était plus que moins sûr mais l’instant de protection avait pris le dessus sur sa méfiance pourtant aiguisée Mais qui aurait pu s’imaginer qu’une enfant adorable puisse n’être qu’un pion dans un jeu et qu’elle était là pour la piéger? Ayumi lui sourit encore une fois, sûr de s’être trouvée une adorable compagne pour cette aventure qui semblait si sombre. Elle lui dégagea le visage de la masse de ses cheveux sales d’un geste tendre avant de l’interroger sur son état.

« Alors, tu te sens un peu mieux? Je dois t’avouer que tu m’inquiètes, tu ne parles pas beaucoup et puis, c’est tellement dangereux ici… »

Bien sûr, en disant ici, elle avait parlé de l’île entière, pas de ce vieil hangar où elle venait de s’éveiller. Elle regarda encore une fois l’enfant et l’image de l’homme qui lui avait donné son arme lui revint en tête. Mais si cette fille était là, elle avait donc une arme?! On voulait donc demander à une enfant de tuer, quelle horreur! À cette idée, la jeune femme serra un peu plus l’enfant contre elle sans s’en rendre compte. Elle la regarda droit dans les yeux et lui demanda d’une voix douce quelques informations.

« Je, j’ai une question à te poser? Ils t’ont donné une arme, n’est-ce pas? Et ils t’ont ensuite dit de tuer pour survivre, non? Mais comment peuvent-ils?! Une simple enfant… »

Et tandis qu’elle disait cela d’un ton révolté, son esprit se mit à vagabonder, se disant que finalement, ce n’était pas la première fois qu’on demandait à des enfants de tuer, bien sûr… Et puis, à quoi s’attendait-elle des hommes? Même si elle en faisait partie, Ayumi avait perdue foi en l’humanité depuis bien longtemps, sûrement depuis le jour où son père avait commencé à la battre… Un soupir passa encore une fois sur ses lèvres rosées tandis qu’elle restait les yeux dans le vague, oubliant presque l’enfant qu’elle tenait dans ses bras dans une étreinte protectrice.

La jeune fille mit du temps à répondre. Elle avait d’abord posé la main sur sa fourchette qui lui servait d’arme. Elle était méfiante… Après tout, elle avait raison de l’être sur cette île… elle aurait même due l’être un peu plus… Yuki voyait dans les yeux de la jeune fille qu’elle se questionnait… que pouvait-elle bien se dire ? Que faisais donc une enfant sur cette île ? Que lui voulait-elle ? La pauvre, elle est si jeune… Oui, tout ceci devait sûrement se bousculer dans la tête de la jeune fille. Elle était prête à se retourner sans se soucier d’elle avant qu’elle n’insiste, qu’elle lui prie de l’attendre… avait-elle tellement envie de fuir ? Cette petite fille faisait-elle si peur que ça… ? Non, car la fillette pue apercevoir une larme rouler sur a joue de la jeune femme. Mais qu’avait-elle… Pourquoi était-elle aussi sensible ? La fille aux cheveux violets s’approcha d’elle, et la prit dans ses bras, avec douceur et la caressa. Ce geste surprit Yuki… Bien qu’elle s’y attende, elle savait que les gens allaient réagir comme ca…. Mais c’était tout simplement car c’était la première fois qu’on la prenait dans ses bras, qu’on la caressait avec tendresse, qu’on s’occuper d’elle, avec un air protecteur et maternelle… Tout cela était bien nouveau pour Yuki. Elle qui avait été habituée à être délaissé toute son enfance… La seule fois où son père c’était intéressé à elle était pour qu’elle construise ces machines… Ces machines cruelles que faisait son entreprise… La deuxième fois qu’il s’était intéressé à elle était pour cette émission… A part ces deux choses, elle n’était rie, juste une nécessité, quelque chose qu’il fallait avoir pour être bien vue aux seins de la société, pour faire « bien ». Il se moquait d’elle, c’était sûr et certains mais avoir une famille donne une meilleur image de la personne. Et son image, c’était le plus important.

Elle détestait son père, elle détesté le vil personnage qu’il était. Cette personne égoïste et hypocrite qui ne pensait qu’à cet intérêt personnel, qui n’avait d’ailleurs que ca en tête… Et sa mère… Elle était idiote, vraiment. Elle était éperdument amoureuse de son mari, ne jurait que par lui, et n’était même pas capable de se rendre compte que celui-ci la menait en bateau, se servait d’elle… Cela faisait donc de la jeune fille une idiote ? Non, bien sûr que non, car Yuki avait été obligé d’accepter ca… Elle ne l’aurait pas fait sinon. Elle aurait continué d’étudier le comportement des gens, mais d’une autre manière… Une manière moins pénible pour eux… La jeune fille la rassura. Sa voix était douce. Elle lui disait de ne pas s’en faire, qu’elle était là maintenant. Elle ajouta que si elle voulait, elle pourrait venir avec elle, elle la protègerait… Elle n’en croyait pas ses yeux… Qu’on est envoyé une enfant comme elle, si petite… alors que elle, elle le méritait vraiment. Yuki le savait, elle avait fait quelque chose, de mal et avait quelque chose à se reprocher… mais quoi ? Yuki ne pouvait bien sûr pas le lui demander. Elle devait continuer de jouer son ^rôle, la petite fille fragile qui a besoins qu’on la protège… Elle reprit alors sa petite voix, douce et fragile, inquiète, celle d’une enfant tout à fait innocente

« Merci »

Elle avait fait semblant de ne pas relever ces dernière paroles. Une enfant de son âge aurait capté un peu plus tard… C’était donc ce qu’elle allait faire, l’enfant basique de son âge. Yuki continuait d’observer la jeune fille. Elle soupira, se rendant compte de son énorme erreur... Si seulement elle savait à qu’elle point son erreur était grave… A quel point elle se trompé sur la personne qu’elle avait en face d’elle. Elle se présenta enfin. Ayumi Asahi, 17 ans. Elle lui demanda ensuite comment elle s’appelait, en la nommant « ma petite ». Cela lui faisait si bizarre qu’on l’appelle ainsi… Mais elle n’était pas elle, elle n’était pas la même, elle se faisait passer pour quelqu’un d’autre. Alors « la petite » n’était pas elle… Elle ne parlait pas, d’Elle. Yuki ne répondit pas, prit un air apeuré… Voilà, elle réagissait à ce qu’elle avait dit avant. Ayumi alla s’asseoir contre un mur. La fillette se mit à grelotter. Evidemment, ce n’était que du cinéma, elle n’avait pas froid. Elle qui vivait en Finlande, elle était habitué aux basses températures, et pour elle, cette île, c’était les îles de caraïbes. Elle se laissa prendre dans les bras, s’assit sur les genoux de la jeune femme. Elle était gentille… C’est pourquoi Yuki eu un fond de pitié pour celle-ci… Elle n’avait pas de chance, pour sa première victime, elle était tombée sur une jeune femme protectrice qui ne voulait que son bien… Néanmoins, elle n’oubliait pas que celle-ci avait fait quelque chose qui la rendait beaucoup moins gentille… Mais elle découvrirait en temps et en heure ce que c’est.

Ayumi lui chanta une berceuse. Elle avait une jolie voix, douce. On ne lui avait jamais chantait de jolie mélodie comme celle-ci… On ne l’avait jamais bercé avec tant de tendresse… On ne l’avait jamais bercé tout court. Elle s’arrêta de chanter, lui fit un sourire rassurant et lui dégagea la masse de cheveux sale qui lui cachait le visage. Elle lui demanda si ca allait mieux et Yuki fit oui de la tête, prenant un air innocent. Son air apeuré avait totalement disparue. Elle était une enfant, et se devait de paraître naïve. Elle lui dit qu’elle l’inquiétait et que c’était dangereux ici… Yuki fit mine de ne pas comprendre et lui dit d’une petite voix :

« On est où… ? Elle est où ma maison… ? »

Question des plus banals, que tout enfant normaux aurait posés. Ils sont où papa maman ? Voilà, ce qu’ils pensent normalement… Yuki elle s’en fichait. Au contraire, elle ne voulait absolument pas retrouver ses parents. Ayumi enchaîna ensuite en lui posant des questions… Avait-elle reçue une arme ? Lui avait-on dit de tuer pour survivre ? Yuki prit un air apeurée, ses yeux s’agrandit et traduire la peur. Ayumi avait l’air hors d’elle. Elle se demandait toujours comment l’être humain pouvait être aussi cruel…. Yuki aussi se le demandait… L’être humain, un grand sujet d’étude qu’elle se plaisait à étudier en profondeur. Quand on croyait tout savoir, il y avait toujours quelque chose qui nous remettait en pied du mur : On ne savait qu’une infime partie de tout ce qu’il était possible de savoir… On ne pourrait jamais tout savoir… Chaque être humain est différent, possède son secret. On vie tous dans l’ignorance… sans savoir ce que peut bien cacher son voisin par exemple… Mais cela n’était-il pas mieux ainsi ? Si, ca nous permet de vivre sans avoir constamment peur. Mais Yuki n’aimait pas ignorer tout ca. Elle voulait savoir, tout savoir.

« … M… Non… Personnes ne m’a rien dit… Où on est… ? Enfin… Quand je me suis réveillé j’ai trouvé ca à côté de moi… Mais pourquoi tu dis tuer… ? Je comprends pas »

Tout en disant cela, elle sortit son coupe ongle qu’elle avait glissé dans sa poche. Elle prit un air innocent. Qui aurait pu penser qu’un coupe ongle était une arme ? Personne. Bien sûr, elle n’était pas assez bête pour lui dévoiler qu’elle possédait un révolver. Mais ca, personne ne le serait jamais, c’était son secret… Celui qu’elle possédait, à elle seule, parmi tant d’autres…

Ayumi qui attendait toujours une réponse de l’enfant, eut un sourire quand celle-ci la remercia d’une petite voix fluette et fragile. Elle était sûrement déstabilisée et devait avoir peur, c’était normal à son âge. Ayumi qui avait dix-sept, avait très peur elle aussi même si elle le cachait pour pouvoir rassurer l’enfant. Quand Ayumi lui posa des questions, l’enfant eut l’air apeuré, la jeune femme en déduit qu’il fallait sans doute lui laisser le temps avant qu’elle ne lui fasse vraiment confiance. Les enfants étaient des êtres captivants selon Ayumi car, certes ils étaient très faibles mais elle les trouvait si purs dans leur manière d’être et d’agir. Oui, elle pouvait faire confiance à cette enfant, du moins, le pensait-elle. Quand Ayumi, après avoir bercé la petite, remarqua que celle-ci emblait lui faire confiance, un sourire passa sur ses lèvres. Certes, elle était très inquiète mais au moins, ne vivrait-elle pas en égoïste pour elle-même, elle allait aider cette petite fille. Quand la petite lui demanda où elles étaient et où était sa maison, le regard d’Ayumi se teinta de tristesse. Elle hésita puis choisit de dire ce qu’elle savait en essayant de dissimuler les éléments inquiétants qui pouvait effrayer la petite.

« Nous sommes dans un espèce de hangar, non je dirais plutôt un entrepôt sur une île. De l’endroit exact, je ne sais rien, je suis arrivé ici tout comme toi sans rien savoir. Et ta maison… Je… Tu verras, je t’aiderais à renter chez toi, à ta maison… »

Ayumi se tut, se demandant si au fond, ce qu’elle venait de dire à l’enfant qu’elle tenait dans ses bras, n’était pas seulement un euphémisme… Après avoir posée à l’enfants différentes questions sur son arme et les indications, elle se dit qu’elle n’aurait pas du en voyant que celle-ci semblait terrorisée rien qu’à l’évocation de ces simples mots. Peu après, l’enfant balbutia quelques mots d’un ton hésitant avant de sortir son arme, simplement un coupe-ongle. Ayumi écarquilla les yeux, ça, une arme?! L’enfant n’avait aucune chance de survivre avec un objet inutile. Elle ne pourrait même pas touché son adversaire si celui-ci voudrait la tuer… Elle sentit la colère l’envahir, pourquoi fallait-il que la vie soit si injuste?! La vie était déjà si dur mais les hommes trouvaient toujours le moyen de la rendre encore pire si c’était possible. Ce monde était vraiment mal foutu… Ayumi frappa contre le mur avec son poing pour évacuer la colère grandissante qui l’envahissait. Elle s’aperçut alors qu’avec ce geste, elle venait de faire peur à la petite. Elle la serra contre elle pour la rassurer avant de murmurer quelques mots pour justifier sa soudaine montée de colère.

« Excuse-moi, je ne devrais pas réagir comme ça devant une enfant… Je te l’ai dit je ne sais pas du tout où nous nous trouvons. Ce petit coupe-ongle… C’est en fait une arme qu’on t’a donné pour te défendre mais elle ne me semble pas bien utile. Et si j’ai dit tuer, je sais que tu vas avoir peur mais je ne vais pas mentir. Des gens ont dit que nous devons tuer pour survivre… Moi je préférerais ne pas avoir à le faire mais le problème est que, des gens voudront sans aucun doute nous tuer… Je pense qu’il serait donc mieux de se cacher. Mais nous allons attendre que tu te sentes mieux et que tu me fasses confiance avant de partir, si tu es d’accord. Ne t’inquiète pas, je ne t’abandonnerais, je te le promet… »

Et cette promesse, elle espérait vraiment pouvoir la tenir, l’enfant était si adorable et sans défense, naïve, elle n’aurait sûrement pas survécue une seule minute dans ce monde sans pitié. Une pensée horrible lui vint alors en tête. Elle n’était sûrement pas la première enfant être amenée ici. Cela voudrait donc dire que des enfants seraient morts dans cet endroit? Oui, sûrement… À cette pensée, une nuance de tristesse mélangée à de l’indignation et saupoudrée de colère vint s’ajouter aux mélanges des sentiments qu’elle éprouvait. Elle serra très fort son poing, à un tel point que ses ongles pénétrèrent dans sa peau, faisant perler quelques gouttelettes de sang pourpre. Les hommes qui avaient organisé tout ça étaient des monstres. Une pensée lui revint alors en mémoire, quand l’homme lui avait donné son arme, il lui avait dit de ne pas oublier la règle principale qui était de survivre. Une règle?! Qu’est-ce que ça voulait dire, c’était une sorte de jeu, un test ou un entraînement? Elle ne comprenait plus rien à toute cette histoire.

« Des règles… qu’est-ce que ça peut vouloir dire… »

Elle s’aperçut alors qu’elle venait de parler à voix haute et gratifia l’enfant d’un sourire gêné et protecteur tandis qu’elle la serrait contre elle dans l’espoir de la rassurer. Elle devait éviter de dire des choses comme ça qui pourrait effrayer l’enfant qu’elle tenait dans ses bras fins. En y pensant, elle n’était pas sûre de bien pouvoir la protéger mais elle voulait au moins essayer. Elle avait vraiment l’impression de faire quelque chose de bien ce jour-là. Elle s’enquit de l’était dans lequel se trouvait la petite tout en lui demandant son nom une seconde fois.

« Tout va bien, tu n’as pas peur? Et puis, tu ne veux toujours pas me dire ton petit nom? »

Tout en disant cela, le regard de la jeune femme même pas sortie de l’adolescence, se teinta de tendresse et d’inquiétude. Elle voulait vraiment protéger cette enfant, elle en était sûre. Mais pour cela, il fallait que celle-ci accepte de lui faire confiance ce qui était loin d’être gagné car elle la trouvait très craintive. Mais après tout, c’était mieux pour elle de ne pas faire confiance à la première venue… Tout en ruminant ses sombres pensées, Ayumi attendait une réponse de l’enfant à au moins une de ses questions.